10. Hôtel de Monaco à Paris


L’hôtel de Monaco a été acheté par le maréchal Davout au sénateur Sieyès le 13 janvier 1808, à la demande de l’Empereur qui exigeait que les grands dignitaires disposent d’une résidence parisienne pour être rapidement disponibles et pour être aptes à recevoir des personnalités en visite à Paris.

Cette demeure se composait de deux parties, le grand hôtel et le petit hôtel, situés au 121 et au 123 rue Saint-Dominique. Cette résidence parisienne coûta fort cher aux Davout, en investissement (Jacques-André Janvier évoque la somme de 325.000 francs pour le Grand hôtel et de 75.750 pour le Petit hôtel acheté le 31 octobre 1809) et en fonctionnement. D’abord, le couple agrandit les jardins par l’achat de l’ancien couvent de Saint-Valère. Ensuite, l’Hôtel fut richement décoré de jolis meubles, de Jacob notamment, de tapis d’Aubusson et de tableaux acquis en Allemagne par le Maréchal. Le catalogue de vente de ces oeuvres, le 13 juin 1838, atteste de leur qualité : tableaux de l’école flamande (P. Bout, Gryeff, Franck, Atroïen, van der Kabel, Vangelderen, Kobel van Mol, etc.) et de l’école d’Italie (Guide, Sasso Ferato, A. del Sarte, Carle Marate, Schidone, etc.).

En 1823, après la mort entre ces murs du prince d’Eckmühl, la maréchale loua le grand-hôtel, notamment au comte Apponyi, ambassadeur d’Autriche, à partir de 1826. Ce fut l’occasion de bals et de soirées mondaines où l’on pouvait croiser Balzac, Chopin ou Liszt. Finalement, la maréchale revendit l’Hôtel de Monaco en 1838 au richissime banquier anglais William Hope.

L’immeuble, aujourd’hui numéroté au 57 rue Saint-Dominique, et sans rapport avec ce qu’il était alors, appartient depuis 1936 à l’ambassade de Pologne.

Pour en savoir plus : « Ambassade de Pologne - Hôtel de Monaco » - par Piotr Witt - Beaux-Arts magazine, 2005


L’hôtel de Monaco