HAXO François (1774-1838)

François Haxo a servi sous Davout pendant des moments difficiles : lors de la campagne de Russie et à l?Armée de la Loire. Cet ingénieur et officier du génie s?est fait surtout un nom dans les systèmes de fortifications.

François-Nicolas-Benoît Haxo est né le 24 juin 1774 à Lunéville, était un général français durant la Révolution française et du Premier Empire. Il est le neveu du général Nicolas Haxo, général républicain tué lors de la guerre de Vendée (1796).

François embrassa de bonne heure le métier des armes. Il sortit lieutenant de mineurs de l?École d?artillerie et du génie de Châlons-sur-Marne en 1793 et bientôt après passa capitaine du génie dans l?Armée du Rhin en 1794. Son avancement se fit très lentement. En 1796, il suit les cours de l?École polytechnique (mais n?est pas polytechnicien).

A 35 ans, il n?était encore que chef de bataillon. Il est vrai qu?il avait bien mérité ce grade par des services importants à l?armée d?Italie en 1800 et 1801. En 1801, il est Chef de bataillon suite à la prise du fort de Bard.

On l?a surnommé le Vauban du XIXe siècle, parce qu?il renforça et répara les fortifications et les citadelles, au début des années 1800.

Il était en 1807 à Constantinople dont il fut chargé d?améliorer la défense et alla ensuite en Italie sous le général Chasseloup. En 1809, il commanda un bataillon d?attaque au siège de Saragosse et donna de telles preuves d?habileté que Napoléon Ier le nomma colonel. Appelé à l?armée d?Allemagne, il mérita, à Wagram, la Croix d?officier de la Légion d?honneur.

Renvoyé en Espagne, il fut chargé de la direction des travaux aux sièges de Lérida (14 mai 1810) et de Méquinenza (10 juin 1810) sous l?autorité de Suchet. Il y montra autant de zèle que de talent, et fut promu au grade de général de brigade en 1810 puis crée baron de l?Empire en 1811.

Rentré bientôt en France, il fut attaché à l?état-major de l?Empereur et l?accompagna comme aide-de-camp dans la campagne de Russie. Le 23 juin 1812, il était seul avec Napoléon lorsque celui-ci prenant la capote et le bonnet d?un chevau-léger polonais reconnut les bords du Niémen et les hauteurs de Kowno.

Le général Haxo reçut le commandement du génie du 1er corps de Davout. Il se distingua au combat de Mohilow et faillit être pris en cherchant à rallier le 3e de chasseurs qui avait été surpris par une nuée de Cosaques. Au début de l?année 1813, Davout reprocha son attitude à Haxo, comme il l?écrivit à la maréchale : « Le général Haxo, dans les derniers temps, frondait l?Empereur, ses opérations, non seulement militaires, mais ses codes, enfin tout ce qui lui a mérité notre amour ». Il fut quand même promu, quatre mois après, au grade de général de division.

L?Empereur lui confia le commandement du génie de la Garde impériale. En juin 1813, il mit la ville de Hambourg en état de soutenir un siège. Après la bataille de Dresde, il suivit en Bohême Vandamme qui, avec le 1er corps, cherchait à faire mettre bas les armes à un corps de 40 000 hommes. Le 30 août, à la bataille de Kulm, le général Haxo fut blessé et fait prisonnier avec les généraux Vandamme et Guiot. Il ne rentra en France qu?à la première Restauration.

II commandait le génie dans la Garde royale lors du retour de l?Empereur. Il se trouva à la bataille de Waterloo, suivit l?armée et le maréchal Davout sur la Loire.

En chemin, le quartier-général étant alors à Longjumeau, à quelques kilomètres de Savigny-sur-Orge, le prince d?Eckmühl demanda à Haxo, Kellermann et Gérard de le rejoindre chez lui. D?un commun accord, ils décidèrent que les trois généraux iraient à Paris demander à la Commision de gouvernement que l?armée restât réunie tant qu?il y aurait un étranger sur le sol français, que nul employé civil ou militaire ne fut destitué et que personne ne fût inquiété, pour ses opinions. Leur nom est pour toute l?armée, écrit Davout, la garantie que leur conduite sera dirigée par l?honneur et l?amour de la patrie.

Le baron Haxo et ses deux compagnons arrivèrent à Paris le 9 juillet mais Louis XVIII était déjà dans la capitale depuis la veille, et les armées étrangères avec lui, la Commission de gouvernement était dissoute et les chambres fermées. Haxo, Kellermann et Gérard rencontrèrent alors le maréchal Gouvion-Saint-Cyr, nouveau ministre de la Guerre à la place de Davout, et Fouché, duc d?Otrante, ministre de la Police. Il leur fut conseillé d?adresser au Roi la soumission de l?Armée et que le souverain donnerait en échange une déclaration dans le sens de leurs demandes. A cette démarche, le prince d?Eckmühl répondit, le 13 juillet, aux trois généraux : « Vous avez acquis par votre conduite l?estime de tous les militaires français ; aussi, dans les circonstances graves où nous nous trouvons, le parti que vous prendrez aura l?assentiment de tous. Si vous jugez qu?une soumission pure et simple soit utile à notre malheureuse patrie, faites-la ; mais sauvez l?honneur à l?armée ; car sans cela, elle ne pourrait être d?aucune utilité, elle se débanderait entièrement ».

L?Armée fit sa soumission au Roi le 16 juillet.

Le général Haxo fut licencié. Toutefois, en 1819, il fut réintégré comme Inspecteur général des fortifications frontalières (Grenoble, Besançon, Dunkerque, Saint-Omer, Sedan, Fort l?Écluse, Belfort, Bitche).

Haxo fit ensuite partie du conseil de guerre appelé à juger le général Lefebvre-Desnouettes et opta pour la mort.

Nommé inspecteur général de son arme et grand officier de la Légion-d?honneur, Louis-Philippe Ier le nomma Pair de France en 1832, grand-croix en 1833, conseiller d?État et membre du comité des fortifications. On sait qu?il s?était prononcé contre les forts détachés et pour l?enceinte continue. En 1832, il avait dirigé les travaux et commandé le Génie lors du siège de la citadelle d?Anvers.

On lui doit les fortifications de Belfort, de Grenoble, de Besançon, de Dunkerque, de Saint-Omer et du Fort L?Écluse.

Le général baron Haxo est mort le 25 juin 1838 à Paris. Sa veuve épousera son ancien aide de camp, le futur maréchal Vaillant.

Le nom du général Haxo est inscrit sur l?Arc de triomphe de l?Étoile.