VIALLANES Jean-Baptiste (1761-1826)

Depuis 1803, le général Viallanes commandait la cavalerie légère du 3e corps, jusqu’à sa désobéissance à un ordre de Davout à Auerstaedt puis son indiscipline qui conduisirent le maréchal à s’en séparer.

Jean Baptiste Théodore Viallanes est né à Rion (Puy-de-Dôme) le 11 octobre 1761. Le 26 janvier 1780, il s’engage comme soldat au régiment d’Artois. Il est nommé brigadier le 11 septembre 1784, maréchal des logis le 1er mai 1785, maréchal des logis chef le 15 septembre 1791, adjudant le 17 juin 1792, sous-lieutenant le 11 septembre 1792, lieutenant le 15 mai 1793, capitaine le 13 juin 1794, chef d’escadron le 16 juin 1794. Après s’être signalé à Camberg le 9 juillet 1796, il est promu chef de brigade du 1er Dragons le 21 mars 1797. Il sert à Uckerath (18 avril) et à Steinberg (21 avril) En 1799, à l’Armée d’Helvetie, il couvre la retraite à Stockach (25 mars) et combat à Frauenfeld (25 avril). Au sein de la division Mortier, il participe au combat de Wollishofen (7 septembre 1799) et de Muttenthal (2 octobre) où il a un cheval tué sous lui. Passé à l’Armée d’Italie, il se signale à Marengo le 14 juin 1800, à Monzembano (26 décembre) et à Montebello le 7 janvier 1801.

Il est promu général de brigade le 29 août 1803 et est affecté sous Davout au camp de Bruges. Il y commande la brigade de cavalerie légère (1er chasseurs et 7ème hussards). Commandant de la Légion d’Honneur du 14 juin 1804, il participe à la prise de Presbourg (Bratislava) en novembre 1805, puis à la bataille d’Auerstaedt (14 octobre 1806).

C’est ici que se produisit, à Naumbourg, un incident qui allait altérer grandement les relations entre Davout et Viallanes : « Dans la nuit du 13 au 14, dans l’attente des ordres de l’Empereur et pour ne pas perdre une minute dans leur exécution, j’avais fait prier tous les généraux de division et tous les commandants des armes de se réunir chez moi et d’y passer la nuit. Tous le firent : le général … s’y présenta comme les autres, et il me mit dans le cas de l’inviter plusieurs fois, avec beaucoup de modération du reste. Malgré mes instances, il s’en alla à mon insu à trois heures du matin. Lorsqu’un aide de camp m’apporta les ordres de l’Empereur, tous les généraux partirent aussitôt pour mettre en marche leurs troupes. Ce ne fut qu’à cinq heures qu’on put parvenir à trouver le général …, qui me montra, dans cette circonstance, un esprit mauvais et dangereux, et beaucoup d’insolence, parce qu’il sentait qu’on avait besoin de lui. Il en est résulté que sa cavalerie, au lieu de déboucher la première, est débouchée trois heures plus tard, et que je ne l’ai eue que vers les neuf ou dix heures. Enfin, sans avoir été positivement mécontent du général … dans l’affaire, je n’ai pas eu à m’en louer ». Davout ne pardonna pas.

En plus, lorsque le maréchal ordonna, quelques jours plus tard à Viallanes d’aller prendre le pont de Francfort et d’occuper les alentours, celui-ci se livra à quelques exactions particulièrement insupportables au caractère intègre du maréchal : « Le général … , en outre, a laissé piller toute sa cavalerie légère, dans l’arrondissement de Francfort, où elle a pris et revendu plus de 240 chevaux ; et lui-même a fait des demandes de chevaux qu’il a convertis en argent, nonobstant la défense que je lui avais faite plusieurs fois » (au prince de Neufchatel, 10 novembre 1806). Viallanes est aussitôt sanctionné : « Ayant eu beaucoup à me plaindre du général …, commandant ma cavalerie légère, sous le rapport des mauvais exemples qu’il a donnés et encore plus sur sa conduite dans la nuit du 13 au 14 octobre, je l’ai réduit à ne recevoir que des états de situation des régiments de cavalerie, qui ne recevraient d’ailleurs de ce général qu’un esprit qui empêcherait cette armée de rendre les services que l’on a droit d’attendre et d’exiger d’elle » (au prince de Neufchatel, 7 novembre 1806).

Il passe alors à la 5ème division (Beker) où il commande la 2ème brigade de dragons et combat à Pultusk (26 décembre). Créé baron de l’Empire le 20 juillet 1808, il est affecté à l’Armée d’Espagne sous Lorge et combat à La Corogne (16 janvier 1809) avant d’être mis en congé pour infirmités le 18 juillet suivant.

Le 25 décembre 1810, Viallanes prend le commandement du département des Bouches-de-l’Yssel (31ème division militaire) puis le commandement du département de l’Allier (21ème division militaire) le 7 mars 1812. D’abord confirmé dans son commandement le 15 avril 1815, il cesse ses fonctions le 1er septembre et est admis à la retraite (4 septembre).

Chevalier de Saint-Louis le 28 juillet 1814, le général baron Viallanes s’éteint à Paris le 3 août 1826 à l’âge de 75 ans. Il repose avec son épouse, née Rosalie Guiguet, décédée en 1864, au cimetière du Père-Lachaise à Paris.