DEBILLY Jean-Louis (1763-1806)

La brigade Debilly, composée des fameux 51e et 61e de ligne , s’est particulièrement illustrée au sein de la division Morand lors de la bataille d’Auerstaedt. Son général y a malheureusement perdu la vie à l’âge de 43 ans.

Né le 30 juillet 1763 à Dreux, Jean-Louis Debilly, fils d’un potier d’étain, devient professeur de mathématiques à Paris en 1786 avant de rejoindre la Garde Nationale en 1789. Ses connaissances mathématiques l’orientent naturellement vers l’artillerie. Adjudant général de l’artillerie parisienne (1792), Debilly est versé l’Armée des Côtes en 1793. Il est ensuite affecté, en février 1795, à l’Armée du Rhin avec le grade de chef de brigade. Chef d’état-major de Marceau puis de Championnet, on le retrouve ensuite aux combats de Zurich (2 juin 1799), Biberach (9 mai 1800) et Hohenliden (20 novembre 1800) (division Decaen). Pendant les deux ans qui suivent, Debilly est employé dans la 24ème division militaire comme commandant le département des Deux-Nèthes.

Sa réputation de bon officier d’état-major l’amène au camp de Bruges en août 1803 où il intègre le 3ème Corps de Davout (division Oudinot puis Bisson). Il est fait commandant de la Légion d’honneur le 14 juin 1804.

En 1805, à Austerlitz, Debilly prend le commandement de la 1ère brigade (51e et 61e de ligne) qui est rattachée à la division Caffarelli placée sous les ordres du maréchal Lannes.

Le maréchal Berthier raconte un épisode de la bataille : « L’Empereur ordonne au prince Murat d’envoyer sur la gauche de ce corps la division de dragons du général Beaumont. Elle passe le ravin à la droite du village. Cependant, un corps de cavalerie ennemie débouchait sur le flanc droit du 17e régiment d’infanterie légère et de la brigade de cavalerie légère, qui emmenaient les douze cents prisonniers faits à Blasowitz. Le général Debilly s’en aperçoit et fait sur-le-champ former en bataillon carré le 61e placé en seconde ligne derrière le 17e. Ce mouvement est exécuté avec tant de rapidité et de précision que la cavalerie ennemie engagée entre ces deux régiments est écrasée par leur feu réuni ». (Rapport du maréchal Berthier)

Réintégré au sein de la division Morand au 3ème Corps, le général Debilly participe évidemment à la bataille d’Auerstaedt le 14 octobre 1806. Il débouche sur le terrain à la tête du 61e de ligne et décime les escadrons du prince Guillaume puis, refoulant les troupes de Wartensleben, s’empare de leur artillerie. Lorsque Davout lance la contre-offensive, les brigades de Morand franchissent le vallon de Redhausen et l’atteignent au prix de lourdes pertes. C’est à ce moment que Jean-Louis Debilly est tué raide. Il avait 43 ans. Lorsque Napoléon visitera le champ de bataille, le 17 octobre, il exprimera ses regrets pour la perte du général Debilly.

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Buste du général Debilly au château de Versailles.

Jean-Louis Debilly avait épousé Marie-Barbe Saum (1774-1849) dont il eut deux enfants, Edouard et Marie-Barbette. Edouard, né en 1802, fut polytechnicien et mourut en 1876 dans un accident de train. Le nom du général Debilly est inscrit au côté Est de l’Arc de Triomphe.

Pour en savoir plus : TRADITION MAGAZINE n°120 - Mars 1997 : « Les armes du général Debilly »